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02.03.2020

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02.03.2020

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La stratégie de coopération internationale du Conseil fédéral

Le 19 février 2020, le Conseil fédéral (CF) a annoncé la publication de son message officiel sur la stratégie de coopération internationale 2021 – 2024. La prise en compte de certains enjeux liés aux ODD suite à une consultation est un aspect encourageant. Cependant, la Suisse ne s’engage toujours pas de manière cohérente en faveur de l’Agenda 2030.

 

L’importance du plaidoyer

Lors de la consultation proposée par le CF, le Conseil d’État vaudois ainsi que la Fedevaco s’inquiétaient de l’attitude de la Suisse. En effet, la promotion de ses propres intérêts économiques, sécuritaires et en matière migratoire, reléguait la lutte contre la pauvreté au second plan de la stratégie. Après le processus, le retour de la réduction de la pauvreté et du développement durable comme raison d’être de la CI améliore le constat. Cette mise à jour n’aurait pas été effectuée sans d’intenses efforts de plaidoyer en faveur de plus d’égalité, comme l’a réalisé la Fedevaco entre autres acteurs de la coopération. Les moyens de la CI dans le domaine du changement climatique vont passer de 300 à 400 millions de CHF d’ici à 2024, une augmentation qui reste dérisoire. Cette somme sera piochée dans les fonds de la CI, qui vont déjà être amputés de 120 millions de CHF par rapport à la somme proposée avant la consultation. L’investissement du secteur privé suisse devra également favoriser des projets respectueux du climat en partenariats sur le long terme avec des acteurs locaux.

À quoi servent les objectifs s’ils ne sont pas respectés ?

En ce qui concerne l’engagement financier pris par le Parlement fédéral en 2011 de porter l’APD à 0,5% du revenu national brut (RNB) dès 2015, la Suisse est toujours largement en dessous de son objectif. Selon les projections, et malgré un excédent de plus de 3 milliards de CHF en 2019, le taux de l’APD du pays devrait atteindre 0,46% sur la période 2021 – 2024. N’oublions pas que les coûts d’hébergement et d’assistance aux requérants d’asile sur le territoire sont également inclus dans cette somme, ce qui diminue l’aide concrète à l’étranger à environ 0,40% du RNB. Alors que 55% des participant·e·s à la consultation demandaient une augmentation de ce montant, le CF s’est encore une fois montré réticent à investir plus amplement dans un soutien fort à la Coopération internationale.

Une stratégie non durable

Pourtant, la Suisse a une forte responsabilité globale en termes de solidarité internationale et de changement climatique. En effet, notre mode et vie et le réseau tentaculaire d'entreprises que demande son fonctionnement englobent toute la planète, portant son empreinte écologique à 2,8 terres. Les objectifs fixés par le gouvernement ne sont pas suffisants pour atteindre ses propres buts ni ceux de l’Agenda 2030 qu’elle a adoptés en 2015. Sur une planète où sont intimement liés tous les milieux, une approche systémique de la société humaine est obligatoire. Dans ce sens, un investissement plus important dans la coopération internationale de la part de la Suisse aurait des effets bénéfiques pour les populations concernées, mais également pour notre pays.