Le jargon de la coopération au développement emploie le terme de « projet » lorsqu’il se réfère à un ensemble d’actions menées à un endroit et à un moment donné. Rassemblées, celles-ci visent un objectif commun : l’amélioration significative et pérenne de la qualité de vie d’une population. Et comme le sens mot « projet » l’explicite, il y a toujours un début et une fin à ces actions. S’il est commun de parler du lancement d’un projet, il est légitime de s’étonner du silence entourant la fin de celui-ci : cette finalité est pourtant au cœur de la raison d’être de la coopération au développement et mérite à ce titre toute notre attention.

Le 1^erseptembre passé, nous avons eu la chance d’accueillir l’Association Ailleurs Aussi qui vit les dernières étapes de son projet mené depuis 1993 dans l’Amazonie brésilienne (municipalité de Novo Airão), en étroite collaboration avec son partenaire local, la Fondation Almerinda Malaquias. Un témoignage précieux, qui a mis en relief les défis techniques, financiers et humains d'un tel projet.

« Dans un projet comme celui-ci, assurer son financement est essentiel, mais la clé de la réussite, c’est le temps. »

Jean-Daniel Vallotton, coordinateur du projet au Brésil

Isolés dans la forêt amazonienne, les enfants suivaient une éducation publique de faible qualité, compromettant par conséquent leurs perspectives d’avenir. En proposant des formations complémentaires, notamment en lien avec l’artisanat sur bois, couplé à une sensibilisation à l’environnement, l’Association Ailleurs Aussi et son partenaire local ont réalisé un tour de force : les étudiants se sont formés et perfectionnés dans des métiers générateurs de revenus et ont acquis suffisamment de connaissances pour développer un esprit d’entreprise. Aujourd’hui, le déploiement des perspectives se traduit en une multitude de métiers, comme par exemple, magasinier·ère, menuisier·ère, comptable ou encore enseignant·e.

Toutefois, de tels changements nécessitent du temps et de l’énergie. Le succès de ces formations et ateliers ne s’est pas fait en un clin d’œil : il est le résultat des défis et opportunités qui se sont présentés à chaque étape, et que la population, la Fondation Almerinda Malaquias, et l’Association Ailleurs Aussi ont su, de concert, affronter et saisir pour poursuivre la construction de l’édifice. Un édifice qui in fine s’avère bien plus conséquent que prévu initialement, mais qui aujourd’hui correspond aux besoins et est pleinement tenu par la population locale. 

« C’est une aventure qui se clôt de façon magnifique. »

Elisabeth Mô, présidente de l’Association Ailleurs Aussi

Et c’est peu dire, la qualité de leur artisanat sur bois a été reconnue à plusieurs reprises dans un palmarès des 100 meilleurs artisans au Brésil. Un label qualité qui donne des ailes au coordinateur du projet de l’Association Ailleurs Aussi, Jean-Daniel Vallotton :  « Ce prix représente une ouverture extraordinaire pour les marchés ! ». C’est donc en toute sérénité que l’Association Ailleurs Aussi – entièrement composée de bénévoles – met fin à son activité. 

Pour l’anecdote, les membres de l’Association Ailleurs Aussi, en abrégé AAA, réfléchissent à créer une nouvelle entité : AAAA. Soit, l’Amicale de l’Association Ailleurs Aussi. Car si l’histoire d’un projet de coopération au développement a toujours une fin, les amitiés qui s’y sont liées, elles n’en ont pas.

Site web de l'Association Ailleurs Aussi

Outils de pérennisation de projet

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