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25.11.2024

Jeunes, environnement et agriculture au Bénin – retour sur la conférence à Epalinges

Mercredi 20 novembre 2024, la Fedevaco a organisé son Assemblée générale d’automne à Epalinges, avec une deuxième partie ouverte aux habitant·e·s et autorités de la commune et des communes voisines. L’objectif de ces AG « itinérantes » est de renforcer les liens avec ses communes partenaires, et de permettre à ces dernières de valoriser leur soutien à la Fedevaco et à la solidarité internationale auprès de leur population

Comme l’a rappelé M. Roland Perrin, Vice-Syndic, en ouverture de la conférence, la commune d’Epalinges est partenaire de la Fedevaco depuis 2015, et co-finance des projets de solidarité internationale à hauteur de 2 francs par habitant·e, soit 18'800 francs par année. Cette assemblée publique mettait en valeur, pour les élues et élus, ainsi que les organisations membres présentes, deux projets, soutenus depuis 2021 par la commune. Ce soutien régulier depuis plusieurs années permet à la commune d’assurer une continuité et suivre les avancées et réussites de ces actions à moyen-terme. Dans un premier temps, Mme Marion Petrocchi, chargée de communication chez Helvetas et Mme Juliane Ineichen, responsable du secteur agroécologie de DM ont présenté leurs approches et les résultats obtenus ces dernières années grâce au soutien de la commune d’Epalinges. Elles ont ensuite fait des parallèles entre les défis communs auxquels leurs projets font face au Bénin.

Le projet « ANFANNI - oser entreprendre » d’Helvetas, et le projet « Agriculture, climat, environnement et droits des enfants dans la Vallée de l’Ouémé » de DM visent tous les deux à renforcer le domaine de l’agriculture au Bénin et à développer des filières commerciales locales. La comparaison s’arrête à ces éléments, car les deux organisations ont développé des approches différentes. Quand l’une prône l’entrepreneuriat chez les jeunes et le développement d’un réseau d’entrepreneurs et entrepreneuses dans le nord du pays, l’autre répond par l’agroécologie, la résilience face au changement climatique et la sensibilisation à l’environnement, à l’extrême sud du Bénin.

Le projet de DM et de son partenaire CIPCRE est mis en œuvre dans le sud de la vallée de l’Ouémé, région humide, totalement inondée pendant plusieurs mois par année. Les habitant·e·s y vivent dans des maisons sur pilotis. Pendant ces périodes de crue, la population est totalement isolée, et l’accès aux soins de santé, à l’éducation et au services publics est limité. L’objectif du projet est de développer et de former les agriculteurs et agricultrices à des méthodes agroécologiques adaptées à cette région, pour améliorer les conditions de vie. L’aquaculture, la riziculture, le petit élevage sur pilotis et la culture sur butte, résistante aux inondations, sont quelques-unes des méthodes utilisées. A ce jour, plus de 550 familles paysannes et 650 jeunes ont été accompagnés et formés. De plus, un travail important de sensibilisation à l’environnement dans les écoles a permis une prise de conscience de toute la population et contribué à préserver ce milieu, par exemple grâce à la disparition quasi-totale des sacs en plastique.

Le projet d’Helvetas, quant à lui, vise à soutenir les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses agricoles au nord du pays, où les débouchés professionnels sont limités et menacés par le recul du tourisme en raison de l’insécurité grandissante dans cette région. Les jeunes participant au programme suivent des formations techniques en agriculture, élevage ou transformation, mais aussi en gestion économique d’entreprises. La création d’un réseau de soutien et de mentorat avec les personnes ayant déjà suivi ce cursus contribue à tisser des liens et développer des opportunités économiques durables. Les résultats de ce projet montrent pour l’instant que 70% des 3000 personnes ayant participé à ce projet ont augmenté leur revenu d’environ 30% et que la majorité poursuivent leur activité professionnelle dans le milieu dans lequel elles ont été formées.

Des résultats encourageants qui montrent à quel point le soutien des communes vaudoises à la coopération internationale est précieux et peut permettre de faire la différence là où sont mis en œuvre les projets. Une fois de plus, la Fedevaco a pu, à cette occasion, rapprocher les maillons de la chaîne du partenariat, des communes vaudoises partenaires aux organisations qui déploient ces actions dans le Sud global.

Lucie Engdahl