1537

Consulter le guide en ligne


Juliane Ineichen, secrétaire éxécutive de l'agroécologie à DM-Echange et Mission

Un projet de recherche-action pour capitaliser les bonnes pratiques agroécologiques au Bénin et au Togo

DM-Echange et Mission et son partenaire le Secaar appuient des groupements paysans au Togo et au Bénin depuis 2013. Après une étape de consolidation de ce réseau paysan pratiquant l’agroécologie, la 3e phase du projet accompagne les paysannes et paysans modèles qui sont les vecteurs de la démultiplication des bonnes pratiques de la transition agroécologique à une échelle plus large.

Ce nouveau Manuel des bonnes pratiques agroécologiques à l’usage des paysanne·s, animateur·trice·s et formateur·trice·s en agriculture, publié par le Secaar, est une suite des fiches de capitalisation parues en 2018 et retravaillées avec un comité de paysannes et paysans qui ont apporté un soin particulier à la pédagogique de transmission de ces bonnes pratiques, admirablement bien illustrées.

3 questions à Juliane Ineichen, secrétaire exécutive de l’agroécologie à DM-Echange et Mission

1. Pouvez-vous nous décrire le processus de capitalisation des expériences qui a abouti à ce manuel?

Au début du processus de capitalisation d’expériencesmené avec la communauté de pratiques KoGe de Pain pour le Prochain, il y a eu une phase d’identification de très bonnes pratiques en agroécologie dans plusieurs régions d’Afrique. On s’est rendu compte qu’il y avait déjà au sein de notre projet au Bénin et au Togo des pratiques qui répondaient à la fois aux critères écologiques et d’amélioration des conditions socio-économiques.

L’équipe du Secaar a pris conscience qu’il fallait être plus à l’écoute des paysannes et paysans pour capter leurs savoirs et savoir-faire au lieu de faire la promotion de pratiques qu’ils connaissaient en tant qu’experts, parfois importées d’autres contextes, et qui auraient moins de sens. Dès ce moment-là, l’idée du manuel est devenue une évidence car il y avait assez de matière pour regrouper des pratiques locales qui font sens dans leur contexte. 

Le choix a été d’emblée d’accorder une place centrale aux paysannes et paysans dans l’élaboration du guide et de ses illustrations, selon leur perception pédagogique : 12 paysannes et paysans organisés en 6 groupes ont approfondi la matière, avec parfois leurs coopératives, l’appui d’une personne de référence ainsi que deux envoyés de DM-Echange et Mission, Marion Delannoy et Thibaud Rossel.

La 2ème phase a constitué à structurer, à mettre par écrit les expériences et témoignages et à les illustrer pour qu’ils puissent être utile aux autres. C’est là un apprentissage important de l’équipe : l’étape de mise par écrit est essentielle pour une meilleure diffusion. Les paysans avaient des choses à dire mais pas de moyen de les dire. L’apport de Marion, médiamaticienne, a été précieux en terme pédagogique, iconographique et de structuration du manuel. Celui de Thibault Rossel, agronome, en termes de vulgarisation du contenu. Il a pu identifier les "trous dans les histoires" pour les approfondir, en vue de les répliquer. Le manuel a représenté un gros travail d’équipe durant plus de deux ans.

2. Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce manuel de bonnes pratiques ?

Il y a d’abord la réflexion que « bâtir la transition agroécologique se fait sur ce qui existe déjà ». Elle fait fleurir ce qui existe comme potentiel. Le choix des pratiques présentées qui ont été éprouvées dans le contexte, même s’il y a tout de même quelques nouvelles pratiques. Deuxièmement, il se distingue dans la façon de les transmettre, selon les paysannes et paysans et non comme des experts le feraient. Les illustrations sont adaptées à leur mise en place de ces pratiques. Et enfin, il a su intégrer cette rencontre entre les différentes perspectives des actrices et acteurs impliqués, qu’on retrouve comme la trame d’un tissage liant entre elles la quinzaine de bonnes pratiques présentées, qui pose un regard sur l’organisation sociale du système agricole et alimentaire. Il ne s’agit pas seulement d’un discours technique. C’est clairement une plus-value par rapport à d’autres publications qui existent déjà.

3. Le manuel est-il disponible en version papier  ?

Le manuel est disponible en version électronique gratuite (non-téléchargeable) sur  issuu : https://issuu.com/secaar/docs/manuel ; 

En Suisse, il est également disponible en version papier (20.-) et pdf (10.-) ; ou papier + pdf (25.-), à commander auprès de DM :  secretariat@dmr.ch ;

Au Togo, la version papier vous coûtera 7000 FCFA (5000 FCFA pour les étudiant-e-s), à commander auprès du Secaar : agroecologie@secaar.org