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03.07.2019

[4/9] Réciprocité et horizontalité, sont-elles les caractéristiques-clefs pour un partenariat durable ?

Casser la verticalité des acteurs de l’aide au développement, voilà la solution trouvée par l’organisation membre UrbaMonde, représentée par Bea Varnai, afin de faire vivre le partenariat pour le développement durable. Active dans l’habitat pour et avec l’habitant, UrbaMonde s’inscrit dans un vaste réseau et trouve son inspiration d’action tant sur le plan local qu’international.

Membre de la Fedevaco depuis 2013, l’ONG UrbaMonde a été créée sous le nom des « Urbanistes sans frontières international » en 2005. A l’aide d’une approche innovante, elle soutient la reconstruction d’habitations endommagées et appuie la naissance des coopératives locales d’habitation. Son fil rouge : les habitants et les usagers finaux de l’espace urbain doivent être au cœur des processus qui construisent la ville. Ainsi, en complément à ce soutien, UrbaMonde a pour objectif de « faire émerger et de consolider les partenariats publics-civils pour un développement urbain plus durable et inclusif ». Développement et partenariat sont ainsi deux notions centrales dans le travail de l’organisation. Raison pour laquelle nous nous arrêtons un instant avec Bea Varnai, chargée de projets à UrbaMonde, qui nous parle des actions entreprises. 

Nous avons une culture de partenariat horizontal et de collaboration à parts égales avec nos interlocuteurs. Cela nous différencie de l’approche ‘aide au développement’ classique qui présente des acteurs du Nord aidant ceux du Sud

Un partenariat pour le développement durable est un partenariat horizontal  

Pour Bea Varnai, le partenariat pour le développement durable fait référence à des relations horizontales et décentralisées dans lesquelles chacune des parties prenantes peut se situer sur un pied d’égalité. Une caractéristique qu’elle retrouve à UrbaMonde : « Cela nous différencie de l’approche ‘aide au développement’ classique qui présente des acteurs du Nord aidant ceux du Sud. Ainsi, nos actions se basent aussi et peut-être surtout sur des relations personnelles très étroites, parfois mêmes amicales ».

Si nous appuyons les coopératives d’ailleurs, c’est parce que nous appartenons à ce même mouvement localement

La réciprocité comme fil rouge

Toutes les réflexions d’UrbaMonde à l’international alimentent leur action locale, et vice-versa. Bea Varnai nous explique ainsi que l’ancrage local dans le paysage romand et franco-suisse est essentiel à leur activité : « On se perçoit avant tout comme un acteur local, peut-être parfois militant, qui puise sa légitimité sur le plan international grâce à cette action locale et territorialisée. Si nous appuyons les coopératives d’ailleurs, c'est parce que nous appartenons à ce même mouvement localement ». Un mouvement incarné par le réseau co-Habitat – dont fait partie UrbaMonde – qui réunit des organisations d’habitants de plusieurs continents travaillant sur la promotion de l’accès au logement et à la terre au travers d’initiatives collectives à l’échelle nationale. La philosophie de ce réseau sort d’une logique allant du haut vers le bas, ou du Nord vers le Sud, permettant de suivre une multitude de directions et d’enrichir l’action de manière innovante.

Ces renversements de situation sont aussi réjouissants que concrets. Récemment, UrbaMonde invitait des coopératives uruguayennes afin qu’elles témoignent de leur 50 années d’expérience dans le secteur coopératif. Sur ce sujet, affirme-t-elle, le mouvement français n’en est qu’à ses débuts. Un éclairage qui casse les codes et la logique « traditionnelle » de l’aide au développement classique.

Donner voix aux habitants concernés

UrbaMonde prône l’égalité et la participation, ce qui l’amène à inclure activement les usagers directs des habitations rénovées ou construites. Clin d’œil au partenariat public-privé, Bea Varnai parle volontiers de « partenariat public-habitants ». « L’acteur qui est presque toujours oublié dans les discours des politiques, des pouvoirs publics ou des responsables de la production, c’est l’habitant. Alors qu’il s’agit de l’usager final ! En changeant de langage, l’habitant est à nouveau placé au centre et porte le processus de transformation aux côtés des acteurs publics », ajoute-t-elle. 

A l’occasion de cette rencontre, Bea Varnai nous a également présenté le projet de capitalisation d’expérience d’UrbaMonde qui s’est greffé à un autre projet de reconstruction d’habitation mené au Sénégal. Retrouvez le podcast vidéo de ce dernier paru début juin dans l’émission « Esprit solidaire » de Léman Bleu et la Fédération genevoise de coopération.  


Notre démarche 

En 2019, la Fedevaco fête ses 30 ans. A cette occasion et en guise de remerciement à nos nombreux partenaires qui ont fait et marqué la vie de la Fedevaco, nous publions 9 portraits personnalisés de partenaires. Par cette mise en valeur originale et humaine, nous souhaitons relever nos points d’ancrages, qui aujourd’hui, nous permettent de regarder vers l’avenir.