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04.04.2019

[1/9] La santé et la solidarité lient les objectifs du DSAS et de la Fedevaco

Depuis une vingtaine d’années, la Fedevaco et la Direction générale de la santé (DGS) du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) travaillent ensemble pour avoir un impact sanitaire positif au Nord comme au Sud. Nous nous arrêtons un instant avec Silvana Muggli, secrétaire exécutive de la CPSLA* et du GEA** à la DGS et coordinatrice du partenariat, pour faire état de cette riche collaboration.

Partenaire de la Fedevaco depuis 1995 sur des projets santé, le DSAS renforce son action en 1997 par la création d’un « Fonds pour la prévention et la lutte contre les toxicomanies »***. Ce fonds vise à lutter contre les addictions ici, mais aussi là-bas : pour être conséquent en Suisse, il est également nécessaire d’agir dans les pays producteurs. Ainsi leur objectif est d’encourager et renforcer les programmes de production et d’activités alternatives dans les pays où l’on cultive des plantes servant à la fabrication de stupéfiants, nous explique Silvana Muggli. Une solution qui induit un véritable travail en amont, préfigurant d’ailleurs la logique de réciprocité de l’Agenda 2030.

Et c’est à ce moment que la Fedevaco entre en jeu. Proposant un éventail de projets menés par 50 organisations membres et garantissant la qualité de leurs actions, la Fedevaco offre une solution efficace au département cantonal qui peut ainsi collaborer avec les compétences et l’expertise de la faîtière. Et inversement, le soutien financier du DSAS permet à la Fedevaco de répondre à sa raison d’être : trouver des financements aux projets menés par ses organisations membres. 

A titre illustratif, les organisations Catleya et Action de Carême sont toutes deux actives en Colombie et au bénéfice de co-financements du DSAS. Tandis que Catleya soutient les jeunes défavorisés et la prévention dans les écoles, Action de Carême s’attèle à la production agricole comme alternative à la culture de coca et comme gain en indépendance financière pour les familles paysannes. Des démarches différentes, mais complémentaires qui permettent une optimisation des fonds alloués. 

En somme, ce partenariat win-win permet aux deux parties d’atteindre leurs objectifs respectifs, qu’ils soient ici ou ailleurs. D’ailleurs, aux yeux de Silvana Muggli, un partenariat réussi se vérifie par le fait qu’il « se construit dans la durée, par le partage d’intérêts communs, par la capacité des partenaires à développer une confiance mutuelle et à agir réciproquement de manière intègre, par une collaboration dynamique et une implication forte de chaque partenaire afin d’atteindre leurs objectifs fixés ». 

Collaborer ensemble pour résoudre les défis de demain.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un partenariat « de développement durable » ? Pour Silvana Muggli, il s’agit de « collaborer ensemble pour résoudre les défis de demain ». Une vision qui fait écho à l’urgence d’aujourd’hui, qu’elle nous définit ainsi : « l’humanité est confrontée à de grands défis tels que, par exemple, la migration, la dégradation de l’environnement, les changements climatiques, la pauvreté et la faim. C’est pourquoi, le ‘partenariat de demain’ doit se montrer ‘aujourd’hui’ solidaire et responsable envers les générations futures, en renforçant toutes les forces afin de leur léguer un cadre de vie vivable dans un environnement durable ». Le mot d’ordre lancé par Silvana Muggli nous permet d’ouvrir le débat en attendant le 26 septembre. Et vous, que pensez-vous des partenariats de développement durable ? 

Un partenariat aux multiples facettes

Et c’est dire ! Le partenariat avec le DSAS ne se limite pas à du cofinancement de projets, mais comprend également toute une dimension d’échange et de partage des savoirs entre professionnels de la santé en Suisse et au Sud. Cette volonté s’exprime particulièrement à l’occasion des rencontres « Réciprocité » organisées conjointement par la Fedevaco et le DSAS. Une dimension du partenariat saluée par Silvana Muggli :

« Je garde de bons souvenirs de l’organisation de chacune des rencontres ‘Réciprocité Nord-Sud’ organisées dans le cadre de la politique de coopération du DSAS, notamment celle de février 2017, qui avait pour thème la violence sociale. L’objectif de cette rencontre était de proposer des échanges d’expériences entre professionnels de la santé d’ici et d’ailleurs, en abordant les enjeux sanitaires de notre monde. Cette rencontre, fruit d’une excellente collaboration du DSAS avec le CHUV et la Fedevaco, fut une rencontre très intéressante et particulièrement riche en diffusion des savoirs. »

Et finalement, matérialisant cette dimension du partenariat, le guide pratique « La santé pour tous en zone rurale » parait en octobre de l’année passée. Le vernissage, fidèle à l’esprit de la publication, a réuni autour de la table médecins, praticiens de la coopération au développement et représentants politiques de la santé, qui ont soulevé tour à tour les défis communs de l’accès à la santé en Suisse et au Sud. 

Retrouvez la suite de nos interviews dans nos prochaines infolettres « Passerelles pour le développement » ! 

* Commission de promotion de la santé et de lutte contre les addictions
** Groupe d’experts en matière d’addictions
***  Aujourd’hui appelé « Fond pour la prévention et la lutte contre les addictions »


Notre démarche 

En 2019, la Fedevaco fête ses 30 ans. A cette occasion et en guise de remerciement à nos nombreux partenaires qui ont fait et marqué la vie de la Fedevaco, nous publions 9 portraits personnalisés de partenaires. Par cette mise en valeur originale et humaine, nous souhaitons relever nos points d’ancrages, qui aujourd’hui, nous permettent de regarder vers l’avenir.